Auditorium du Louvre

Trio Sōra • janv. 28, 2019
« À ce degré d’art on ne peut que s’incliner très bas. »

 « […] Dès les premières mesures du Trio en mi majeur de Haydn, tout s’impose d’évidence tant les Sōra montrent une affinité manifeste pour le style de cette musique, jouant notamment sur l’alternance de tendres volutes, de lames de rasoir senza vibrato. Ce qu’il peut y avoir d’insouciance dans cette musique, les trois musiciennes s’en emparent avec un formidable esprit de décision, une indéfectible vigueur. Dans l’« Allegro moderato », la conduite des phrasés fait grand cas des dynamiques, contournées, dont on saluera non seulement l’ambitus mais aussi la souplesse élastique.

[…] Les trois musiciennes montrent du Trio op. 8 de Chostakovitch un visage plus âpre et avant-gardiste que celui qu’on lui prête généralement. L’énergie irrésistible que chacune déploie à son instrument rend inoubliable leur complicité dans les passages les plus poignants. […] Pas de sentiments de pacotille ici, la pianiste impose un modernisme franc à la moindre de ses atmosphères. Et tant pis s’il faut pour cela frôler parfois le contre-intuitif, la musique n’en apparaît que plus éclatante. On sent à les entendre que les indications de la partition sont sollicitées à l’extrême, tant dans la ponctuation rythmique obsessionnelle des passages les plus vifs que la lenteur assumée de certaines sections. Ce bousculement des préséances, pourquoi s’interdirait-on de l’opérer sur les œuvres du jeune Chostakovitch ? D’autant qu’on en tire mieux encore que la surprise : le frisson, le choc physique.

Retour à Haydn, avec le Trio en ut majeur. Là encore, comme dans le Trio en mi majeur, la musique semble libérée de toute inertie : tout se soulève, frémit avant de s’effacer brusquement. Ce que les trois musiciennes montrent au plus haut point dans cette œuvre, leur assurant un contact privilégié avec le public, c’est ce don du parlando, cette façon si prégnante de prendre la parole, comme pour convaincre lors d’un débat, assurant à l’œuvre jouée un naturel, une spontanéité et une lisibilité exceptionnels (notamment dans le « Presto » final). À ce degré d’art on ne peut que s’incliner très bas. Contrairement à tant de jeunes ensembles qui ont le vent en poupe, ce n’est jamais la virtuosité qui impressionne d’abord chez les Sōra – bien qu’elle puisse être éblouissante – mais la cohésion siamoise, l’intelligence des choix musicaux, le niveau de réalisation, invariablement fascinants ! » 

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