Au programme du soir, deux oeuvres de Beethoven par un ensemble féminin, jeune et plein de charme : le
.
Le premier trio de Beethoven qu’elles proposent est celui en mi
bémol majeur, opus 1, qui résonne encore des galanteries classiques à la Haydn. Avec un Allegro
tout en staccati, le thème d’ouverture est d’abord exposé au piano, tandis que dans le second thème, legato
et lyrique, le violon et le violoncelle déroulent généreusement leurs deux voix. L’Adagio
cantabile
présente d’abord son chant au piano seul avant de le céder aux deux cordes qui l’emportent alors avec un lyrisme enflammé, allant de modulations en mineur aux couleurs sombres, jusqu’à un majeur lumineux. Puis le Scherzo
– que déjà Beethoven préfère au menuet traditionnel – offre un thème enjoué et espiègle et enfin, le Presto
final, d’un même caractère amusé, est vivement mené par les trois musiciennes à la technique sûre. Leurs trois personnalités fortes mais homogènes donnent à leurs interprétation fluide et claire, une harmonie et un charme évident.
Le second trio, op.70 n°2, est définitivement plus vigoureux et enjoué. Composé entre 1807 et 1808, et dédié à son amie et confidente la Comtesse Maria von Erdödy, il est très représentatif du Beethoven de la maturité, fécond et inspiré : c’est à cette période qu’il termine sa légendaire 5e symphonie
et compose sa célèbre 6e symphonie, la Pastorale. Dans ce trio, le brillant archet de Clémence de Forceville
se mêle allègrement aux virtuosités du piano de Pauline Chenais
et à la chaleur du timbre d’Angèle Legasa
au violoncelle.
En bis, elles offrent un extrait fascinant du trio « Give me Phoenix Wings to Fly
» de la compositrice canadienne Kelly-Marie Murphy et remportent un vif succès. Au final, ce Trio Sōra
se révèle un ensemble merveilleusement harmonieux et nuancé, dont la poésie musicale supplante largement les artifices de la mise en scène, qui aura eut le mérite de les faire découvrir à un plus large public."
"Trio Sōra
at the American Cathedral: a luminous feminine piano trio
On the evening programme, two works by Beethoven by a young and charming feminine ensemble: the Trio Sōra.
Composed of Pauline Chenais
on piano, Angèle Legasa
on cello and the newly joined Clémence de Forceville
on violin, this trio, founded in 2015, has already won several prizes and has already given a good number of concerts.
Their first Beethoven trio is the
Beethoven Trio in E-flat major, Op. 1, which still resonates with classical Haydn-style gallantry. With an
Allegro all in
staccati, the opening theme is first exposed at the piano, while in the second theme,
legato and lyrical, the violin and cello generously unfurl their two voices. The
Adagio cantabile first presents its song on the piano alone before giving way to the two strings, which then prevail with a fiery lyricism ranging from darkly coloured modulations in minor to a luminous major. Then the
Scherzo — which Beethoven already prefers to the traditional minuet — offers a playful and mischievous theme, and finally, the final
Presto, of the same amused character, is lively led by the three musicians with a sure technique. Their three strong but homogeneous personalities give to their fluid and clear interpretation, harmony and obvious charm.
The second trio, op.70 n°2, is definitely more vigorous and playful. Composed between 1807 and 1808, and dedicated to his friend and confidante Countess Maria von Erdödy, it is very representative of Beethoven's maturity, fertile and inspired: it was during this period that he finished his legendary
5th symphony and composed his famous
6th symphony, the Pastoral. In this trio, the brilliant bow of Clémence de Forceville
blends cheerfully with the virtuosity of Pauline Chenais' piano and the warmth of Angèle Legasa's cello timbre.
As an encore, they offer a fascinating excerpt from Canadian composer Kelly-Marie Murphy's trio "Give me Phoenix Wings to Fly" and are a great success. In the end, this Trio Sōra
proves to be a wonderfully harmonious and nuanced ensemble, whose musical poetry largely supersedes the artifice of the staging, which had the merit of making them discoverable to a wider audience".